Charles Augustin Sainte-Beuve est né à Boulogne-sur-Mer le 23 décembre 1804, et décédé à Paris le 13 octobre 1869.
Sainte-Beuve n’a pas toujours été très tendre avec Gautier, mais il publie trois articles très favorables portant sur Le Capitaine Fracasse dans Le Constitutionnel des 16, 23 et 30 novembre 1863. En réalité, ces articles ne portent pas seulement sur le roman de Gautier, mais sur son oeuvre entier. Sainte-Beuve, dans l’introduction du premier article, vante les mérites des récits de voyages de Gautier, et regrette que l’activité de journaliste de Gautier ait trop souvent éclipsé son oeuvre poétique :
Pour le physique, il a tout dit ; il a montré les villes, le climat, il a fait toucher et palper la lumière. Mais à côté de ce Gautier usuel et commode, il en est un autre qui n’est bien apprécié et goûté que des initiés. Je voudrais aider à la faire comprendre. Autrefois j’ai pu moi-même ne pas être très juste pour lui à ses débuts. (…) J’étais sensible à quelques excès, à quelques efforts dont la singularité me choquait, dont l’originalité ne m’était pas démontrée. (…) Il est et il restera une des productions les plus à part, et les plus compliquées comme les plus brillantes, de cette époque d’art qui a tant donné.
(cliquer ici pour lire le texte intégral des trois articles)
En revanche, et par la force des choses, Gautier évoque très peu Sainte-Beuve dans ses écrits. On peut néanmoins lire, dans le Moniteur Universel du 11 juillet 1864, au sujet d’une reprise d’Esther commentée par Sainte-Beuve :
Voici comment s’en exprime Sainte-Beuve, ce fin appréciateur de toutes les délicatesses et de toutes les finesses. (…) Certes, il est impossible de dire mieux et plus juste.
Gautier appréciait Sainte-Beuve, et se considérait comme son « neveu ».
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(Source : Théophile Gautier, Correspondance générale, éd. Claudine Lacoste-Veysseyre, Genève-Paris, Droz, tome 8, 1993)