Ernesta Giuseppina Jacomina Grisi est née à Visinada (Istrie) le 25 octobre 1816, et décédée à Auteuil (Paris 16) le 10 décembre 1895.
Soeur de la danseuse Carlotta Grisi, Ernesta a très vite abandonné pour la danse pour se consacrer au chant, et suivre ainsi la voie de ses deux illustres cousines, les cantatrices Giulia et Giuditta Grisi. En 1838-1839, elle chante au Théâtre italien de Paris, et y débute dans l’Adalgisa de La Norma de Bellini, aux côtés de sa cousine Giulia dans le rôle titre. Immédiatement, Gautier souligne le talent d’Ernesta dans son feuilleton de La Presse, et vante aussi sa beauté. Ernesta suit la troupe du Théâtre italien dans sa tournée londonienne, où elle est assez mal reçue : son engagement avec le Théâtre italien n’est donc pas renouvelé, semble-t-il. Elle participe alors à divers concerts parisiens. Carlotta lui apporte son soutien, en chantant avec elle ou en dansant à ses côtés. Mais la critique est toujours sévère à son égard : sa voix manque de souplesse, le tract lui fait perdre ses moyens, elle manque du feu dont sa soeur semble seule douée. Gautier l’aide de son mieux, par ses articles, mais aussi en lui faisant bénéficier de ses relations.
Il est difficile de déterminer quand a commencé la liaison entre Gautier et Ernesta. On sait seulement que lorsque l’auteur se rend à Londres en novembre 1843 pour y voir Carlotta, il est accompagné d’Ernesta, qui est indiquée comme son épouse dans les documents officiels. S’ils ne se sont jamais mariés, leur liaison dure 22 ans, et ils ont deux filles ensemble : Judith (25 août 1845) et Estelle (28 nov. 1847). C’est en mars 1866 qu’ils se séparent, suite à des désaccords au sujet du mariage de Judith avec Catulle Mendès : Gautier s’y oppose, tandis qu’Ernesta soutient sa fille.
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(Source : Théophile Gautier, Correspondance générale, éd. Claudine Lacoste-Veysseyre, Genève-Paris, Droz, tome 2, 1986)